« Et oui, ici à Séoul, nous assistons à une formidable démonstration de lancer de micro de Philippe Risoli... Triple salto arrière tendu, double loops piqué, quadruple axel carpé... Magnifique... Un athlète de fort beau gabarit... »
C’est là que tout a commencé il y a 15 ans... Une prestation sportive aussi parfaite n’a pu qu’attirer l’attention des dirigeants de TF1... Et Philippe est ainsi devenu le prince charmant de la ménagère de moins de 50 ans, le gendre parfait de la ménagère de plus de 50 ans, le petit-fils idéal de la mamy de plus de 60 ans avec roulettes incorporées et dentier autoreverse, et enfin le meilleur ami du beauf français de base...
Qui n’a pas rêvé devant le lancer du micro du générique du Juste Prix ? Ou alors devant l’air profond et méditatif de Philippe, magique dans son effort d’abnégation et de témérité, face à un papy du Vercors lui expliquant que le fromage qu’il tient dans les mains et qu’ils vont déguster à 2 devant les caméras est un mets qui se transmet de père en fils dans sa famille depuis 6 générations, dans l’attente d’un grand événement tel que le tournage de roue du Millionnaire ?
Et c’est en exhortant le public en délire à taper dans ses mains et à crier « Le million ! Le million ! » (peuchère) pendant que la satanée boule oscille entre cent mille et un million pour finalement s’arrêter sur un million (merci la française des jeux) que cet homme courageux a un flash : il en a marre... Mais que faire d’autre ? Et une nouvelle révélation éclate alors : que ce soit avec le lancer de micro ou le tapage de main, il est devenu un pro du tempo... alors quitte à arrêter la télé, autant commencer la musique...
A partir de là, Il compose sur un xylophone, s’enregistre avec un radiocassette Playskool avec micro intégrable (il a toujours celui de compét’ sur lui), et va présenter le tout chez papy Barclay ; ce dernier, étant sourd, aveugle, et occupé à faire les devoirs de sa nouvelle copine qui a le brevet à la fin de l’année (y a intérêt à l’avoir sinon c’est la 3ème techno assurée), signe le contrat sans barguigner, tout confiant envers ce produit sûr qu’est Philou et que le public ne peut qu’adorer...
Seulement, il aurait dû le faire écouter par la copine ou même par son jardinier portoricain, parce que Cuitas les bananas, découpées en dos les patatos, issue de l’album Autrement, n’est appréciée (et on se demande bien pourquoi) ni par son fidèle public, ni par le reste du monde, ni même par une quelconque étincelle de vie traînant dans la voie lactée, qui, du coup, a barré la Terre de sa liste de planètes à visiter... Serait-ce un complot du Pentagone... ? C’est là que nous perdons sa trace...